Mener la réindustrialisation verte de la France grâce aux cleantech

Représentant 19% des émissions de CO2 en France, l’industrie a un poids d’autant plus important sur l’empreinte carbone des Français qu’une partie importante de notre production industrielle est délocalisée depuis les années 1970.

 

Cette délocalisation de l’industrie est remise en question pour de nombreuses raisons : perte d’emplois en France, pollution liée au transport de longue distance, absence de règles climatiques et dumping social dans les pays de délocalisation, importance stratégique de certaines industries ou encore les disruptions causées par des évènements comme la pandémie de Covid-19 et le blocage du canal de Suez en mars 2021 par l’Evergreen.

 

Au-delà de ces raisons majeures, le poids croissant de nos émissions importées dues à la délocalisation de notre industrie démontre la nécessité absolue d’une réindustrialisation verte de notre pays. En effet, la seule manière de s’assurer du fait que notre consommation respecte nos engagements climatiques est de relocaliser notre industrie sur le territoire français en accompagnant son adaptation aux enjeux climatiques. Les innovations cleantech nécessaires à la réindustrialisation verte existent : il faut maintenant les mettre à l’échelle, en organisant la coopération entre les acteurs industriels, les innovateurs, les investisseurs et les pouvoirs publics.

 

« Après 8 ans de R&D, nous avons développé un « ciment » à basse empreinte carbone et à impact majeur sur l’ensemble de la construction. L’enjeu majeur est désormais celui de l’adoption massive et rapide de cette solution, retardée par des temps longs d’évolution des normes françaises et européennes »
Jean-Christophe Trassard, DIRECTEUR MARKETING DE L’INNOVATION DURABLE, ECOCEM

 

La réindustrialisation verte nécessite des investissements majeurs dans ces technologies cruciales. Pourtant, en 2021, seul 1% de l’investissement cleantech était dans le secteur des matériaux et de la chimie, qui englobe la majorité des technologies industrielles. Ce secteur, dont le potentiel de décarbonation est immense, doit recevoir une part nettement plus importante de l’investissement. Un changement de modèle est nécessaire pour accroître l’investissement privé en capital-risque et assurer le développement et la réussite commerciale des solutions et objectifs de décarbonation.

Malgré la faible proportion de l’investissement cleantech dans l’industrie, plusieurs pépites françaises notables ont émergé ces dernières années, par exemple dans l’hydrogène, la chimie verte et le ciment.

 

Ce changement de modèle passe entre autres par une implication importante de l’investissement public dans les technologies vertes industrielles. Ainsi, des fonds tels que les fonds de fonds venture industrielle et des programmes de soutien à l’innovation dédiés aux solutions de décarbonation de l’industrie jouent un rôle majeur, et doivent être amplifiés afin de mener la réindustrialisation verte de la France. Le changement passe également par l’adaptation de la réglementation française et européenne : les règles tendent à être trop focalisées sur des modèles industriels classiques, excluant les innovations de rupture dont le potentiel de décarbonation est pourtant immense !

 

« La France est capable d’avoir dans tous les domaines de la cleantech des solutions pertinentes et a déjà démontré à plusieurs reprises un savoir-faire dans l’industrialisation de ces solutions »
Yann Lagalaye, HEAD OF ECOLOGICAL TRANSITION AND IMPACT, BNP

  

Lisez le rapport complet de Cleantech for France ici.

And its executive summary in English here.